Aimé Pouly n’était pas censé devenir boulanger

L'actualité autour de la boulangerie pâtisserie.
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Alain
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sept. 2006
lundi
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Alimentation - Le roi du pain Paillasse était destiné à devenir paysan.

Aimé Pouly fêtera son 57e anniversaire demain. Ce Vaudois, connu aujourd'hui comme le loup blanc par les Romands, a failli ne pas devenir le roi du pain Paillasse, le plus gros boulanger de Suisse.

Son père était un agriculteur exploitant la ferme familiale près de Moudon (VD). Jusqu'au jour où il est victime d'un grave accident du travail qui va le rendre invalide. Aimé est alors trop jeune pour reprendre l'exploitation familiale, il n'a que 5 ans. La mort dans l'âme, sa mère décide de vendre la ferme.

Ce terrible accident va bouleverser aussi la vie d'Aimé, de sa sœur et de son frère. Faute de toucher la moindre indemnité, sa mère doit alors effectuer des ménages. «Nous sommes devenus des gens pauvres. La commune où nous étions nous donnait des bons pour que nous puissions nous nourrir correctement», se souvient ce patron haut en couleur.

A l'âge de 9 ans, le jeune Aimé est placé d'avril à septembre chez un paysan dans le Jura neuchâtelois. Pour ce dernier, il aide un berger sur un alpage deux ans de suite. A 11 ans, sa mère lui trouve une place à l'année chez des agriculteurs près d'Echallens, qui tiennent aussi le bistrot du village. C'était une vie très dure. Lorsqu'il reçoit une somme de 2 francs pour le travail effectué durant l'année, sa mère se fâche et le retire de là.

Il débute à l'âge de 13 ans chez un boulanger de Lucens. «Cela m'a vite plu, même si je n'avais pas un travail facile. Le matin, je devais donner un coup de main avant d'aller à l'école», se souvient-il. Il s'occupait aussi des livraisons de pain entre midi et deux. C'est à cette époque qu'il découvre «l'esprit du commerce». Il se rend compte qu'«il y avait des choses à faire». Son patron lui déniche ensuite une bonne place d'apprentissage à Bienne, chez Werner Schlapch, maître boulanger et président de l'Association suisse des boulangers.

Fulgurante ascension

C'est là qu'il apprend le souci de la qualité, la rigueur du travail bien fait. Il sort deuxième des apprentis du ­canton de Berne. De retour en Suisse romande, il va ensuite apprendre les spécialités régionales à Lausanne, Fribourg et en Valais.

Désirant se mettre à son compte, les Minoteries de Plainpalais lui proposent divers emplacements. Il s'installe à 24 ans à l'avenue du Mail à Genève.

Son frère Olivier, ­devenu pâtissier-confiseur chez Martel, le rejoint. Ce point de vente qui faisait un chiffre d'affaires de 200 000 francs passe à 450 000 francs. En 1977, il ouvre un second point de vente, rue Caroline. En quinze ans, il se retrouve avec une douzaine de magasins. Il divorce et entame ses «années folles», jusqu'à ce qu'il rencontre sa nouvelle femme, «la grande Catherine», qui lui offre une fille, Sindy, en 1989. A la même époque, il œuvre déjà à une autre naissance, celle du pain Paillasse (lire ci-dessous).

Dix ans plus tard, tout s'accélère lorsque les Minoteries l'approchent pour lui céder l'usine Novafood à Satigny. Il apporte alors ses actifs et obtient 60% des parts de la nouvelle entité Pouly Tradition SA.

Depuis lors, l'homme s'est entouré d'une équipe de professionnels, venus notamment de Nestlé et de McDonald's. Assainie depuis peu, l'entreprise se relooke.

Le pain Paillasse se vend dans huit pays européens

Aimé Pouly est à la tête d'un groupe qui réalise un chiffre d'affaires de près de 44 millions de francs avec 430 collaborateurs et notamment 35 magasins.

Notamment, car on pourrait ajouter à cela les franchisés Paillasse. En 2005, il s'est vendu environ 18 millions de pains Paillasse rien qu'en Suisse. Dans notre pays, ce sont actuellement 271 artisans boulangers qui produisent le pain d'Aimé Pouly. A ce propos, ce dernier a récemment gagné en justice et a pu faire la preuve de l'originalité de son pain. Le Paillasse est désormais vendu dans huit pays européens: la Suisse et le Liechtenstein, via l'entité Paillasse Marketing SA; l'Allemagne, la France, l'Autriche, l'Italie, l'Espagne et la Belgique via Paillasse International SA. Ainsi, à fin 2005, il y avait 468 franchisés Paillasse en Europe.

Les ventes de pain ont plus que quintuplé depuis 1997. Précisons que Paillasse International appartient à 100% à la Finalim Holding. Pour développer son produit à l'international, Aimé Pouly collabore avec GEMEF Industries, sis à Paris.


http://www.tdg.ch/tghome/toute_l_info_t ... _4_9_.html
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G.Robert
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sept. 2006
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16:46

d'avant la reconnaissance de son "brevet" une emission de Temps présents de la TSR:
http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSe ... 3312134000

Les Suisses aiment le vrai bon pain. Mais ils ont été conquis, ces dix dernières années, par le pain Paillasse, un produit fabriqué en quantité industrielle. Le boulanger Aimé Pouly, un surdoué du marketing, a étendu les tentacules de son empire sur toute la Suisse et même en Allemagne et en Autriche. Avec huit cents points de vente aujourd’hui, son Paillasse est en train de submerger les enseignes des artisans. Devront-ils tous se convertir au Paillasse ?
On dit de lui qu’avant de savoir faire du pain, il savait déjà le vendre. Temps Présent vous propose de découvrir le fabuleux destin d’Aimé Pouly, un homme qui se définit lui-même comme un gagnant, doté d’un insatiable appétit pour les affaires et d’un indéniable savoir-faire en la matière. Parti de rien, Aimé Pouly ouvre sa première boulangerie en 1974. Résolu à se faire un nom, il décide de casser les prix et bientôt de se lancer dans une production industrielle. Mais voilà, les consommateurs n’en veulent pas et réclament un produit authentique. C’est alors que lui vient une idée : fabriquer de manière industrielle un pain qui ait toutes les caractéristiques d’un produit artisanal. Le pain Paillasse, le seul, le vrai – selon la formule consacrée – est né et la fortune d’Aimé Pouly assurée. Aujourd’hui, Aimé Pouly dirige d’une main de fer la plus grosse boulangerie de Suisse et compte plusieurs centaines de franchisés.
Si le succès commercial de Pouly Tradition et de Paillasse Marketing est indiscutable, restent quelques ombres au tableau. La première est d’ordre juridique, puisqu’un brevet d’invention a été déposé dans plusieurs pays européens -bien avant l’arrivée du pain d’Aimé Pouly- par René Payet, un boulanger français, dont le fils revendique la paternité et les droit d’exploitation du Paillasse. La seconde concerne les projets d’expansion d’Aimé Pouly, notamment en direction de Lausanne et du Groupe Polli. La troisième, et sans doute la plus importante, concerne le problème que représente cette « standardisation » du pain et le risque de manque de diversité du marché, comme le fait remarquer un chroniqueur gastronomique qui a testé le Paillasse. La stratégie marketing de Pouly occupe si bien le terrain du pain artisanal, que certains artisans boulangers indépendants créent des copies d’un produit industriel (!) ou deviennent des franchisés.

De son usine de Satigny en passant par ses boulangeries et son imposante villa, Temps Présent dresse le portrait d’un businessman, passionné par son empire, les voitures de sport et les belles femmes
parce que de bien pétrir est ce qui a de plus difficile dans ce métier M.Malouin 1767
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