les négriers du XXIe siècle

L'actualité autour de la boulangerie pâtisserie.
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Alain
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sept. 2006
jeudi
07
07:58

Formation professionnelle à Constantine
Les métiers du XXIe siècle

Si l’école algérienne est aujourd’hui un vrai désastre, que dire de ce substitut censé absorber cette masse d’adolescents renvoyés des bancs de l’école trop tôt. Il s’agit des centres et des instituts de formation professionnelle.

À Constantine, ils sont près de 2 014 jeunes, dont l’âge ne dépasse pas les 16 ans à avoir choisi l’option professionnelle, au niveau des différents instituts de formation repartis à travers toute la wilaya.
Ces instituts qui, rappelons-le, dispensent plusieurs spécialités aussi bien techniques qu’artisanales, allant de l’informatique, et la mécanique… à l’hôtellerie, la cuisine ou la pâtisserie.
Un débouché comme un autre pour qui l’école n’était pas une vocation, mais un passage obligé si l’on voulait prétendre à une place dans l’un de ces instituts de formation professionnelle.
Un travail d’investigation nous a permis de conclure que près de la moitié est surexploitée. Ils ne sont, en définitive, qu’un moyen de plus pour des employeurs sans scrupules d’amasser plus d’argent sans en dépenser un sou. Cette nouvelle race qu’on appelle “les négriers du XXIe siècle”  est, entre autres, les restaurateurs, les pâtissiers...  Le procédé est très simple : il suffit de signer un contrat avec l’apprenti et son tuteur, sous la tutelle du centre de formation. Cet employeur censé compléter la formation théorique de son apprenti ne voit en cette convention qu’une source d’enrichissement de plus.
Aussi, nous avons décidé de faire escale dans deux commerces, parmi lesquels on emploie des apprentis pâtissiers. Sous ces bonnes manières plus que surfaites, le patron d’une pâtisserie située dans l’un quartier de la ville nous fait le tour du propriétaire. Cependant, resté sur nos talons, notre interlocuteur nous explique la procédure, dont nous connaissons déjà les rudiments, faisant en sorte que ses employés restent aussi loin que possible de nous.
Un quart d’heure plus tard, on se trouve au niveau de l’avenue Larbi-Ben-M’hidi, dans une boulangerie. Mais à voir le comportement du propriétaire, on aurait presque cru qu’ils se sont donné le mot.
C’est sans compter une pirouette du génie de l’un des jeunes apprentis qui a réussi à nous donner rendez-vous loin de son lieu de travail.
Il s’appelle Youcef et il vient tout juste d’avoir 16 ans. Viré trop tôt de l’école, il a choisi le métier de pâtissier, mais il était loin de se douter de la machine infernale dans laquelle il allait s’embarquer. “Certes, j’aime le métier artisanal, mais travailler 12 heures par jour, 6 jours sur 7, ne faisait pas partie de mon contrat”, dira ce dernier.
Et d’ajouter : “La seule journée de repos pour nous autres… est celle où on est en cours de théorie. Et malheur à vous si vous osez demander une journée de repos. Vous aurez pour unique réponse : si tu veux te reposer, tu n’avais qu’à rester chez toi.”
Pourtant, la réglementation en vigueur interdit formellement aux employeurs d’imposer à leurs apprentis plus de 8 heures de travail. C’est ce qui nous a été confirmé par M. Bensalia, directeur par intérim au niveau de la Direction de la formation professionnelle de la wilaya de Constantine.
Toutefois, ce dernier a précisé qu’un employeur qui s’engage à assurer une formation complète est en droit d’exiger, en contrepartie, que l’apprenti travaille pour lui, moyennant un présalaire préalablement fixé selon la durée de la formation.  Mais là encore, la réalité est tout autre. Rédha, âgé de 17 ans, s’est inscrit au centre de formation professionnelle au mois de septembre dernier. Il travaille de 6h du soir jusqu’à 6h du matin. Soit, mais 12 mois plus tard, il n’a perçu aucune rémunération aussi bien du centre de formation que de la part de l’employeur.  
Une source bien informée nous dira que même si les responsables de la Direction de la formation professionnelle avaient le malheur de rappeler à l’ordre les employeurs indélicats, ces derniers brandissaient la carte du chantage : ne plus prendre en charge d’autres apprentis.  Ils sont des centaines à travers la wilaya de Constantine à subir en silence le diktat de ces esclavagistes. Devant cet état de fait, il faudrait que les pouvoirs publics prennent en charge ce dossier, non d’une manière répressive mais dans une dimension socioéconomique.

Lynda Nacer


http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=63786
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L.Alain a écrit : “Certes, j’aime le métier artisanal, mais travailler 12 heures par jour, 6 jours sur 7, ne faisait pas partie de mon contrat”, dira ce dernier. Et d’ajouter : “La seule journée de repos pour nous autres… est celle où on est en cours de théorie. Et malheur à vous si vous osez demander une journée de repos. Vous aurez pour unique réponse : si tu veux te reposer, tu n’avais qu’à rester chez toi.”


Rédha, âgé de 17 ans, s’est inscrit au centre de formation professionnelle au mois de septembre dernier. Il travaille de 6h du soir jusqu’à 6h du matin. Soit, mais 12 mois plus tard, il n’a perçu aucune rémunération aussi bien du centre de formation que de la part de l’employeur.  
Et dire que les notres se plaignent de faire 35 h sur 5 jours.
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Eh oui que veux-tu chez nous c'est encore 38h et oui il y en a qui se plaignent.  On ne doit pas tomber dans l'extrême mais il y a quelque chose entre deux.
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JP_Langlet
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oui j ai juste envie de repondre  a cette madame Lacer
qui s emouvoie a ce point ,que
moi c etait mes conditions de travail quand j etais apprentis dans les annees 80
donc c est vraiment hier,et bien en France ,pas en algerie ,je n est jamais entendu personne s en emouvoir
cela ne me derangeais pas trop ,j avais bien conscience que  s etait un moment a passer pour apprendre,mais j avais bien conscience que c etait exagere(enfin si dans un recoin de ma tete en secret je jurais souvent sur mes conditions de travail)
mais ce qui etais dure c est que s etait les annees des grosses revendications ,notament dans le service public
et je me souviendrais toujours du blocus des camioneurs egalement
et pendant ce tant la dans toutes les patisseries de france les employees se levait a la nuit quand tout le monde dormait encore ,et revenait a la maison a la nuit egalement
je n avais pas de salaire en pre apprentissage(2 ans),et 400 FF en apprentissage pendant 2 ans ce qui nous fait donc a peu pres 1 franc de l heure  :bien (50 centimes si on tiens compte des deux annees gratuites)

bref en ces temps la il faut bien le dire on les a quand meme pas mal aide a faire du benefice ,nous on etaientt 4 apprentis sur 12 employees !
+ 1 au traiteur ,mais le traiteur de toute facon on allait s y coller quand ils avaient pas assez de main d oeuvre :bien

de plus c est sur quand tu as des arpettes en veut tu en voila ,ben au lieu d acheter des coquilles st jacques decortiquees tu les achetes en coquilles  :Salut
et ca c est valable pour tout,on se met a faire la compote ,tout quoi

tout compte fait ,si je tiens compte des methode pedagogiques que j emploie maintenant ,et de mon style au travail avec les commis ,je pense que ce n etait pas bon du tout
je pense que mon chef etait un bon patissier ,mon boss aussi ,mais ils etaient vraiment zero en education,plus fort pout te charier sur le faite que t es puceau
et la vulgaritee etait egalement de mise a peu pres toute les 5 minutes
il y avait egalement les courses en ville (il sagissait d y aller en courant bien sur)
plus tard egalement ,lorsque je suis devenu employe ,j ai remarque que d autres employeurs pour la meme taille d entreprise embauchait un plongeur !
par ce que  moi ,j ai paye mon apprentissage en faisant le menage et la plonge pendant 4 ans ! ensuite seulement donc je prenais 50 centime de l heure  
je dirais donc que j avais a peu pres 10 heures de tout travaux patisserie(en comptant les epluchages)
et  4 a 5 heures de travaux d entretiens(plaques ,moules incluses)

:bien
cordialement

jp-langlet
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sept. 2006
samedi
09
10:50

JP_Langlet a écrit :  c etait mes conditions de travail quand j etais apprentis dans les annees 80
donc c est vraiment hier,et bien en France ,pas en algerie ,je n est jamais entendu personne s en emouvoir

Ton patron venait de Constantine ??   :D
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Papi sanchez
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10
12:03

Je pense que pas mal de patissiers (anciens apprentis) se reconnaitront
à travers votre temoignage Monsieur LANGLET
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