Distribution du pain

L'actualité autour de la boulangerie pâtisserie.
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Laurent
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janv. 2005
jeudi
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SENEGAL

L'entrée en vigueur à partir d'hier de la nouvelle réglementation sur le pain va éliminer du circuit de la distribution de nombreux intermédiaires qui influaient négativement sur la qualité et le prix de cette denrée.

Adopté en juin dernier, ce décret régit les nouvelles règles de production et de distribution dans le secteur de la boulangerie. Cette nouvelle réglementation vise à permettre non seulement à baisser les prix du pain, mais aussi à respecter les normes d'hygiène de production et de distribution du produit.

Interrogé hier, Momar Ndao de l'Asocen adhère totalement à la décision pour plusieurs raisons. Selon lui, ce décret impose donc aux boulangers des conditions de fabrication et de distribution plus hygiéniques et plus saines pour le consommateur.

Selon lui, un constat a été fait par le Conseil national sur le pain que cette denrée est devenue chère par rapport à la conjoncture économique. C'est ainsi, a-t-il noté, il était question d'explorer les voies et moyens permettant d'arriver à améliorer les conditions d'hygiène dans la fabrication du pain qui ne répondaient à aucune norme de sécurité et de santé.

« Nous nous sommes rendus compte que le pain était distribué dans les boutiques où les marchands manipulaient des détergents, des savons, du pétrole et d'autres produits dont les anti-cafards, et continuaient de toucher ce produit qui n'était pas du tout pas protégé », a-t-il expliqué. Selon lui, la mesure qui vient d'être prise est une très bonne chose pour le consommateur parce qu'il améliore d'abord la qualité du produit.

Ensuite, c'est que le décret supprime les intermédiaires, afin de permettre la baisse du prix de la denrée.

Le responsable de l'Ascosen a estimé que, dans la structure du prix du pain, le boulanger vend à peu près la baguette à 115, 125 ou à 130 F Cfa à un intermédiaire qui le revend à 150 F Cfa aux consommateurs. Ce qui, selon lui, reviendrait très cher au consommateur.

Ainsi, il s'est dit convaincu que le fait que l'on supprime ces intermédiaires devrait entraîner la baisse du prix du pain.

Les boulangers sont autorisés à mettre en place les kiosques

Pour lui donc, l'entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation devrait, dans tous les cas, permettre au consommateur de se retrouver parce qu'il aura un pain de qualité et avec un prix en baisse.

Il a cependant noté qu'il faudrait pour cela que très rapidement des mesures d'accompagnement consistant à mettre en place plusieurs kiosques par boulangerie puissent être mises en application, afin de pouvoir mettre à temps le pain à la disposition des consommateurs.

Il a rappelé que son organisation de consommateurs s'était longtemps battue pour que ce décret soit appliqué, afin que l'hygiène du pain soit respectée et que le prix revienne à la normale.

Avec cette disposition, seules les boulangeries seront autorisées désormais à mettre en place des kiosques et à vendre le pain.

Les vendeurs sur la voie publique, les boutiquiers, les « Maïga », les vendeurs ambulants, etc., sont de fait exclus du circuit de commercialisation. « Aujourd'hui, je pense que le restaurant n'est pas habilité à vendre du pain. Donc, pour acheter le pain, le « Maiga » ou le propriétaire de la petite gargote de quartier devrait passer directement à la boulangerie », a-t-il déclaré. Le fait qu'il n'aura plus accès au niveau de l'intermédiaire devrait nécessairement se répercuter sur le prix du pain qu'il offrira au consommateur qui devra venir prendre son petit-déjeuner.

En outre, a-t-il noté, les arrêtés d'application du décret imposent aux boulangeries de mettre un certain nombre de kiosques (10 kiosques) pour pouvoir distribuer le pain.

À ce niveau, il a également souligné que l'intérêt même des boulangeries, c'est de mettre davantage de kiosques à la disposition des consommateurs. Selon lui, il faudra que cela se fasse très rapidement pour éviter que les consommateurs puissent avoir des difficultés pour s'approvisionner en pain.

Il a déploré que les kiosques ne sont actuellement pas tous prêts sur le terrain et que, sur les zones où la couverture boulangerie est faible, les consommateurs sont en train de faire quelques mètres à pied pour pouvoir avoir du pain. Il a profité de l'occasion pour inviter les boulangeries à combler très rapidement ce déficit en kiosques et que la direction du commerce intérieur fasse tout pour veiller au respect des dispositions contenues dans l'arrêté.

Au terme d'une visite de terrain, le ministre du Commerce, Mamadou Diop Decroix, a annoncé que dans les prochains jours 3.000 kiosques à pain seront implantés dans la région de Dakar.

Le ministre du Commerce, Mamadou Diop, s'est réjoui, hier à Dakar, de l'application « stricte » de l'interdiction de la vente du pain dans les boutiques et autres étals, affirmant qu'un objectif de mise en place de 3 000 kiosques à travers la ville de Dakar et sa banlieue est prévu dans le cadre de cette opération.

M. Diop, qui s'exprimait à l'issue d'une visite de terrain des différentes boulangeries de Dakar et de Pikine, ouvertes notamment à la Medina, à Reubeuss et sur la route des Niayes (Pikine), a souligné que cette mesure d'interdiction permet de mieux protéger les consommateurs sur les mesures d'hygiène et de salubrité pour cette denrée très prisée par les populations.

Selon le ministre du Commerce, le pain vendu dans les kiosques permettra de créer plusieurs emplois et favorisera aussi une baisse de son prix de vente.

Il a trouvé absurde que le pain sorti de la boulangerie pour un prix de 90 francs Cfa soit proposé aux consommateurs à 150 francs Cfa. Ainsi, il a dit qu'avec la mesure d'interdiction, il reste optimiste pour une révision et une baisse du prix de la baguette de pain. Il a également lancé un appel à tous les propriétaires de boulangeries à veiller à l'application de cette interdiction de vente du pain dans les boutiques et de permettre une distribution « correcte » du pain dans tous les quartiers. Selon lui, l'Etat veillera à ce que les points de vente soient multipliés pour rapprocher les consommateurs de ces lieux. Il a invité, à cet effet, les populations à comprendre que cette mesure est en leur faveur « pour mieux les protéger, tant sur le plan de l'hygiène que sur la possibilité de baisse du prix du pain ».

Pour sa part, M. Lamine Gaye, président des boulangers, a dit sa satisfaction et sa disponibilité à collaborer avec les autorités pour mieux sensibiliser les commerçants et les consommateurs qui rechignent à respecter la mesure d'interdiction de vente du pain dans les boutiques. Il a tenu à rassurer les consommateurs sur la distribution du pain dans les kiosques durant une partie de la journée et même tardivement dans la soirée pour leur permettre de disposer de leur denrée à tout moment. Selon M.Gaye, il n'y a aucune manifestation négative des boulangers à cette mesure d'interdiction de la vente du pain dans les boutiques, précisant que cette décision est « salutaire » et permet d'augmenter le chiffre d'affaires des boulangers, grâce à la suppression des intermédiaires qui évoluent dans la vente du pain.

Aujourd'hui, il reste maintenant à assainir le milieu afin de parvenir à produire un « pain de qualité » pour les consommateurs.

Les boulangers et consommateurs réagissent : Dans la capitale du rail, les avis sont partagés sur l'opportunité des mesures.

Les mesures prises par le ministère du Commerce interdisant la vente de pain dans les boutiques et autres lieux de vente hors du circuit normal n'ont pas fait que des heureux. Cependant, les appréciations sont différentes. Il est bien vrai que ces mesures ont été observées scrupuleusement par crainte de faire l'objet de saisie ou de sanctions qui peuvent aller de 10 à 50.000 francs. Mais, dans les quartiers et particulièrement ceux excentrés et les villages rattachés, c'est comme de rien n'était.

Très tôt dans la matinée d'hier, nous sommes allés faire le tour des boutiques des commerçants pour en avoir le coeur net. Des baguettes de pain déposées par les chauffeurs de camionnettes sont prises d'assaut par les clients habituels dont la plupart sont catégoriques : « ces mesures ne nous arrangent nullement pas ». Les raisons d'hygiène mises en avant ne tiennent pas la route, déclarent certains consommateurs. Pour étayer son propos, A.D. affirme que certains commerçants respectent scrupuleusement les conditions d'hygiène. Selon elle, son boutiquier prend toutes les mesuresd'hygiène requises pour vendre le pain. Par contre, reconnaît-elle, d'autres ne se conforment pas aux règles. Elle dit, par ailleurs, que certains détenteurs de kiosques à pain ne se contentent que de l'argent et se soucient peu du reste.

Aujourd'hui, les Thiessois sont divisés en ce qui concerne les mesures d'interdiction qui ont été prises sans la sensibilisation des populations qui sont les premières concernées. Ce sont surtout les détenteurs de « tanganas » qui ont mal accueilli la nouvelle, eux qui vendent jusqu'à cinq heures du matin.

Les « tanganas » ne désemplissent pas la nuit. Du côté des boulangers, ce n'est pas l'unanimité. Certains font état de nombreux cas de malversations et mauvaises pratiques. Il y a d'autres qui pensent que le fait de prendre ces mesures conduit au chômage. Des ménagères n'y trouvent pas leur compte quand on sait que c'est avec les bénéfices de la recette qu'elles parviennent à aider leurs maris ou à faire face aux tontines. Maintenant, avec les mesures entrées en vigueur depuis hier, c'est le désarroi le plus total à Thiès.

L'Union nationale des consommateurs approuve ces mesures et applaudi à deux mains. Ce qu'il ne faudrait pas perdre de vue, c'est surtout l'indifférence affichée par certains commerçants et vendeuses dont le seul souci est de fructifier leurs affaires sans se soucier des mouches de l'hygiène. Même constat au niveau des « loumas » où la situation est nettement visible. C'est dire que cela ne sera pas une mince affaire pour la direction régionale du commerce qui entend appliquer fermement les textes. En tout cas, sa responsable, Mme Fatou Kane Diop, ne va pas lésiner sur les moyens pour punir les contrevenants qui se verront infligés des amendes allant de 10 à 50.000 francs. ABDOURAHMANE SARR GONZALES

C'est la ruée vers les boulangeries

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Rédaction : © 2004 Equipe BoulangerieNet
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