La crise aviaire

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Laurent
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France
oct. 2005
mercredi
19
20:03

La filière française des oeufs déstabilisée
La crise aviaire va pénaliser en priorité ceux qui ont misé sur la qualité et faire apparaître les produits industriels comme plus sûrs.

Jean-François Arnaud
[18 octobre 2005]
MÂTINES, Mas d'Auge, Lustucru... Les marques françaises d'oeufs frais ont fait des efforts ces dernières années pour relancer leurs ventes (650 millions d'euros en 2004 en baisse de 4,6%). Oeufs datés du jour de ponte, oeufs bio, oeufs de poules élevées en plein air, oeufs enrichis en Oméga 3, etc. Il s'agissait d'enrayer la chute des ventes, de limiter la montée des marques de distributeurs (47% du marché total) et d'améliorer la rentabilité d'un produit aussi vieux que le monde. Mais tous ces efforts pourraient être réduits à néant avec la grippe aviaire.


Le scénario noir est envisagé. Si le virus H5N1 touchait les 2 500 élevages français de poules pondeuses, il faudrait détruire une gigantesque omelette de 15 milliards d'oeufs, l'équivalent de la production d'une année. Un terrible gâchis ! Comble de l'injustice, les éleveurs qui ont investi dans la qualité sont les plus vulnérables. Contrairement à leurs congénères en cages, dont l'alimentation est parfaitement contrôlée, les poules élevées en plein air (18% de la basse-cour) peuvent picorer librement une partie de leur alimentation dans la nature (insectes, vers, végétaux). Hors, avec la menace d'influenza, la réglementation oblige tous les éleveurs à nourrir leurs animaux sous abri. Aussi les pondeuses pourraient être très prochainement consignées dans les hangars. Les professionnels retiennent leur souffle. «Ils sont prêts pour des mesures de protection (abattages, quarantaine...) en cas de découverte du virus en France, indique Pascale Magdelaine économiste à l'Institut technique de l'aviculture (Itavi), mais en attendant ils scrutent les chiffres des ventes.»

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