Les enzymes en question, c'est à la CEE

L'actualité autour de la boulangerie pâtisserie.
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Marc
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août 2006
samedi
05
16:22

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La commission européenne veut harmoniser la législation sur les enzymes.
Elle veut mettre en place une procédure d’autorisation commune simplifiée pour les additifs, les arômes et les enzymes alimentaires, sur la base des avis scientifiques de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, -l’AFSSA européenne-).
C’est surtout en ce qui concerne les enzymes alimentaires, que le projet de règlement proposé va remplacer des législations nationales divergentes par des règles communautaires nouvelles.


Le boulanger-consultant de la rue Monge à Paris, Dominique Saibron avait déjà un avis tranché contre l’addition d’enzymes «amylases» d’origine fongique ( enzymes produit par des moisissures). Il faut dire que la supplémentation de la farine en enzymes de ce type n’est pas sans avaliser un mode de production ou diagramme de panification toujours plus rapide. Et si l’on veut faire une longue fermentation, on doit en tenir compte. C’est afin de produire une dégradation plus rapide de l’amidon pour procurer des sucres simples à la levure que l’on ajoute ce type d’enzymes et pas seulement dans des doses rectifiant l’état de la récolte. Ainsi on fait des choix à notre place et souvent à notre insu. C’est cela que l’on peut dénoncer, un formatage des diagrammes de production. Par définition, l’enzyme n’étant pas inerte en fermentation, si on en ajoute beaucoup, on choisit un peu à notre place d'aller vite.
En fait, les années 1990, on a été beaucoup plus loin que l’ajout d’amylases fongiques qui ne faisait qu’être l’évolution de l’ajout de malt les années sèches où le grain et sa farine blanche carencée en enzymes était trop peu pourvu en activité enzymatique. Depuis l’interdit jeté sur les additifs pour le pain de tradition, l’emploi de l’enzyme «glucose oxydase» (alors que cet enzyme n’est pas native dans la farine) est venu en remplacement de l’acide ascorbique, a la grande colère de feu Philippe Viron. Pour connaître l’effet de l’enzyme «glucose-oxydase», il suffit d’ajouter de l’eau oxygénée dans la pâte.
Les enzymes ont réalisé leur boom dans notre secteur lors de la dernière décennie du siècle passé. Ne créant pas de résidus dans le produit (l’enzyme meurt souvent à de basses températures, c’est pourquoi une fièvre de plus de 40°C est dangereuse pour l’humain), la loi sur l’interdiction des additifs dans le pain de tradition a été en quelque sorte contournée par l’emploi d’enzymes, d’où la colère du meunier de Chartres. Les autorisations de nouveaux enzymes proliféreront fin des années 1990
D’autres enzymes, les pentosanases, seront ajoutés dans des doses parfois multipliée par 10 par rapport à leurs présences naturelles dans le blé.
Forte multiplication de la dose native, introduction d’enzymes non natives font  que quand on y regarde de plus près, les firmes para-boulangères qui gravitent autour de la panification française ont de quoi se soucier.
Elles devront fréquenter les anti-chambres des cénacles européens comme elles ont bien l’habitude de le faire. Bruxelles, n’est-elle pas la deuxième ville, après New-York, en densité de lobbyistes . Il existe dans la capitale belge, 4.913 lobbyistes accrédités, soit 7 lobbyistes par député,  qui ont bien du mal devant la complexité des dossiers, comme peut-être vous même avez eu du mal à suivre cette info.
Pourtant elle n’est pas anodine pour notre profession, si l’on tient à garder entière une compétence professionnelle.

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Alain
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août 2006
samedi
05
19:04

Marc a écrit :  Pour connaître l’effet de l’enzyme «glucose-oxydase», il suffit d’ajouter de l’eau oxygénée dans la pâte.
Ca donne quoi ?
Du fabrication maison & rien d'autre.
Ne vendre que ce que l'on est capable de manger soi même.
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Marc
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août 2006
dimanche
06
08:22

L.Alain a écrit :
Marc a écrit :  Pour connaître l’effet de l’enzyme «glucose-oxydase», il suffit d’ajouter de l’eau oxygénée dans la pâte.
Ca donne quoi ?
Merci Alain d'avoir relevé ce passage qui peut choquer.
En tout cas moi, il m'a choquer et c'est probablement pour cela que je l'ai retenu et lorsque comme ici l'occasion se présentait, je l'ai reservi.
En fait on peut trouver l'explication sur ce site dans les dossiers techniques ici qui explique que l'enzyme "glucose-oxydase" va oxyder la molécule de glucose en une molécule qui s'apellera "D-gluconolactone" et en eau oxygénée. C'est pourquoi pour mesurer l'action de la "glucose oxydase" dans une approche scientifique par des recherches, l'addition d'eau oxygénée peut remplacer partiellement l'effet et on peut l’analyser.
Ta question est "Ca donne quoi  ?".
Bien sur, on rentre dans des analyses très poussées et très fines. Le dossier enzymes qui est dans les dossiers techniques a plus que des difficultés de lecture et il n'est pas facile de vulgariser un thème aussi pointu, tant cela suppose à chaque phrase des plongées dans un dico scientifique pour pouvoir comprendre.
L'explication schématique des mécanismes enzymatiques en intro de ce post présente la cascade enzymatique en reprenant l’image de la culbute des dominos. Un enzyme permet a un autre enzyme d'agir.
Ca donne quoi dans notre cas, cela va probablement activé la "peroxydase" qui en gros peut donner de la force à la farine. La peroxydase du raifort (produit naturel) a sur la consistance de la pâte et le volume du pain un effet améliorant. Je dis cela pour faire court et pas faire un cours.
Pour moi, la question n’est pas principalement dans l’étude des mécanismes enzymatiques de produit ajouté à la farine. Pour moi la question est de savoir ce que l’on reçoit dans nos livraisons et que notre profession garde son professionnalisme en gardant intact ses choix de matières premières.
Quand on reçoit une livraison de farine avec sur le sac le mot "enzymes" cela ne veut plus rien dire de précis, il faudrait savoir quel enzyme est incorporé à la farine en fonction de quel diagrame de panification supposé on l'a introduit. Combien de farine sans additif (aucun) faut-il pour couper l'effet de la farine enrichies en enzymes.
Voilà les questions que je me pose en tant que boulanger.
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Nicoulou
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août 2006
lundi
07
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exact Marc,
souvent les meuniers choisissent pour nous NOTRE mode de production.
ici les farines tipo 1 (t. 55 ou 65) sont fortement additivées en enzymes
de toutes sortes afin d´accélerer le processus de fabrication.
c´est devenu tant absurde que la meilleure boulangerie de la ville travaille
avec de la farine de ménagère en paquets de 1 kg car sans cela le travail
sur longues fermentations est impossible...
:peur  :peur
j´ai eu la chance de travailler il y a quelques années avec Olivier Lataste,
un grand pro du levain, nous faisions des autolyses longues et des
pointages de trois heures. pour cela nous utilisions de la t. 65 d´un moulin
classique et un blé moulu sans aucune addition qu´un petit meunier local
nous fournissait rien que pour nous. je n´ai quasiment jamais réussi a
refaire des produits de la qualité que nous faisions la bas a cause des
farines utilisées, cqfd...
et si meister Marc veut nous faire un cours; on est prenneurs...
:bien  :bien  :bien
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Nicoulou
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août 2006
lundi
07
14:03

j´oubliais presque un aspect important de l´addition (salée) enzymatique,
ses effets sur les allergies a la farine dont aucun meunier ne vous parlera,
bien sur...
:Niet  :Niet  :Niet
mais la il nous faudrait des compétences médicales pour en parler plus
profondément (y a t´il quelqu´un sur ce site qui peut nous informer??).
la aussi, tout ce que j´en sais c´est par des amis qui étaient allergiques
a la farine (au point de devoir arréter le métier) et qui ont pu reprendre
en ne travaillant que des farines bio sans enzymes. ceci explique t´il cela?
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Marc
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août 2006
lundi
07
23:11

Nicoulou a écrit :j´oubliais presque un aspect important de l´addition (salée) enzymatique,
ses effets sur les allergies a la farine dont aucun meunier ne vous parlera, bien sur... ?
Voici un extrait du dossier enzymes de ce site remis au goût du jour.
Les enzymes; c’est vrai que les recherches sur l'allergie du boulanger commencent à s'y intéresser de plus en plus. D’autant qu’on en ajoute de plus en plus dans les farines et d’autres espèces que la seule amylase, jusqu'à des protéases.
Qu'est ce qu'un enzyme ? C'est une matière active composée essentiellement de protéines qui va réaliser une réaction. Généralement ils vont dissoudrent, séparer, changer des éléments, plus rarement ils vont assembler les éléments entre eux. .
Une enquête française de 1988 relevait que 34% des boulangers asthmatiques étaient sensibilisé à l'alpha amylase. Le consommateur n'ayant certainement pas à souffrir du même risque puisqu'il mange le pain cuit et que les enzymes sont détruit à la cuisson.
La biotechnologie a parfois concentré son activité sur la production d'enzymes, tout d’abord pour les produits nettoyants. Ce sont, les fameux enzymes gloutons. Ces substances ou matières actives introduites dans les lessives créent parfois des réactions allergiques de la peau chez certaines personnes. Cette peur de l'allergie par les enzymes est parfois bien présente dans l'opinion à cause des ces enzymes des produits nettoyants qui ont provoqué des allergies de contact. A la fin des années 60 , il existait d'innombrables cas d'irritations, d'allergies et même de réactions asthmatiques aussi bien chez les consommateurs qu'évidemment chez les ouvriers employés dans les productions d'enzymes et de poudre à laver. On a alors réduit la teneur en enzymes dans les lessives et parfois on l'a exclu. Depuis en Angleterre, on propose clairement le même produit de lessive, en version " biologique", (c.a.d. avec enzyme) et en version " non biologique " (sans enzyme) pour répondre à cette critique allergène provenant des poudres à lessive. On a aussi amélioré le processus de fabrication au niveau de la sécurité et des procédés. Comme dans les usines de productions de pénicilline (on y travaille en scaphandre), on essaye d'éviter le contact
Revenons en boulangerie, lors d'une enquête néerlandaise en 1997, publiée par Walter Geluyckens dans " Bakkerswereld " l'association nationale des producteurs d'améliorants (NEFABA) s'était montrée choquée que l'alpha amylase était mis en cause et alla quand même jusqu'à proposer d'asperger l'améliorant (enzyme) avec de l'huile et de la graisse, un peu le même principe que les "farines lourdes " pour les rendrent moins volatils.
Aujourd’hui  les enzymes sont généralement produit par des organismes génétiquement modifiés pour des raisons évidentes de rentabilité. On augmente les niveaux d'expression en codant l'enzyme et on la réplique dans les gènes du microorganismes de 10.000 à 10.000.000.000.000.000 fois. L'enzyme est dite alors recombinante.La plus grande peur des firmes étant d’égarer leurs «machines» à enzymes, c.à.d. le microorganisme génétiquement modifié, dans leur produit de vente en le mettant ainsi à disposition de la concurrence.

Nicoulou a écrit :la aussi, tout ce que j´en sais c´est par des amis qui étaient allergiques a la farine (au point de devoir arréter le métier) et qui ont pu reprendre en ne travaillant que des farines bio sans enzymes. ceci explique t´il cela?
En général en bio, si l'on est certain qu'il n'y a pas d'enzymes ajouté (ce qui n'est pas interdit, même en bio) on utilise souvent des farines plus complètes et de ce fait plus riches en enzymes naturelles qu'une farine blanche. La farine de seigle provoque aussi plus de réactions allergènes que le froment. Le fleurage est encore plus allergène parce que composé de son finement moulu.

Pour ce qui est d'en savoir plus sur l'allergie, voir dan,s les dossiers techniques et sur les enzymes je t'envois un cours bientôt Nicolas.
Bon pain
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août 2006
mardi
08
00:03

Marc a écrit :  10.000.000.000.000.000 fois.
Ca fait combien ??  :massue
Marc a écrit :L'enzyme est dite alors recombinante.La plus grande peur des firmes étant d’égarer leurs «machines» à enzymes.
Et à terme, cela nous donne quoi ? Plus de farine panifiable pour les purs & durs ? Nous allons tous finir dans des programmes prédéfinis ?



Marc a écrit :
Nicoulou a écrit :la aussi, tout ce que j´en sais c´est par des amis qui étaient allergiques a la farine (au point de devoir arréter le métier) et qui ont pu reprendre en ne travaillant que des farines bio sans enzymes. ceci explique t´il cela?
Marc a écrit :En général en bio, si l'on est certain qu'il n'y a pas d'enzymes ajouté (ce qui n'est pas interdit, même en bio) on utilise souvent des farines plus complètes et de ce fait plus riches en enzymes naturelles qu'une farine blanche. La farine de seigle provoque aussi plus de réactions allergènes que le froment. Le fleurage est encore plus allergène parce que composé de son finement moulu.
Pour ce qui est d'en savoir plus sur l'allergie, voir dans les dossiers techniques et sur les enzymes je t'envois un cours bientôt Nicolas.
Donc, si je suis allergique à la farine, ce n'est plus simplement à la farine que je dois demander la recherche mais aux composants de ladite farine et des farine annexes, telle que que le seigle.
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août 2006
mardi
08
09:25

Oui e t Non Alain , c'est pas que pour les purs et durs parce que c'est pointu, très pointu.
Mais malheureusement, pas seulement pour les pointus, les enzymes sont devenusdes améliorants « masqués » qui remplacent de plus en plus les additifs dans les formulations.
Et le 10.000.000.000.000.000 fois écrit avec les zéro à la file est souvent écrit 10 avec en exposant le chiffre 15, Ce chiffre est écrit par J.Souppe responsable du laboratoire de chimie appliquée dans le livre "Enzymes en agro-alimentaire" , collection Sciences & Techniques agroalimentaires, paru chez Lavoisier en 1997, p. 287. Cette technique s'appelle le PCR (Polymerase Chain Reaction).
Le but n’est pas d’impressionner, mais je l’avoue l’information peut impressionner.
En génétique on parle d'infiniment petit, de ce fait les chiffres se multiplient assez vite et peuvent devenir impressionnant il faut s’y faire si l’on veut comprendre ce domaine, on parlera aussi de réplication des gènes que l’on trouvent intéressant. De gènes de synthèse reconstitués. Tout ces découvertes ont été vite et peuvent facilement « driblé » la compréhension.
Je me souviens de l’étonnement d’un directeur d’organismes d’Etat dans le domaine des maladies professionnelles, lorsque qu’il appris que l’on introduisait parfois des protéases dans la farine. Cela devient très difficile d’être informé sur tous les fronts et nous avons plus que certainement la même difficulté.
On peut certainement « paraître brillant » avec le savoir, mais le mieux me semble être de diffuser un peu mieux l’information et la vulgariser. Formation et information sont deux buts qui ne tentent à travers ce site. C’est pourquoi je met encore deux schémas pour faire comprendre comment on agit actuellement en génétique.
Tout d’abord, malgré l’agrandissement de la figure de la levure qui ne mesure 5 à 8 millièmes de millimètres de long, il faut savoir que c’est dans le rond central de la cellule (le noyau) que se trouvent de plus petits ronds appelé plasmides et que ce sont du matériel génétique de la levure au même titre que les chromosomes.
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Parce qu’ils sont plus facile à manipuler, c’est eux (les plasmides) que l’on choisi souvent pour introduire un gène d’expression dans le microorganisme.
Voilà la technique de nouveau en schéma. Notez que je peux envoyer ce schéma avec une meilleure résolution par mail.
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Voilà une technique qui a une « potentialité » énorme, puisque le gène peut venir du règne animal vers le végétal et vice-versa.
Là je n’ai su répondre que à un étonnement, le premier exprimé celui du nombre
C’est déjà cela, je ne n’étendrais pas plus sur l’allergie pour respecter le sujet initial du post .
Bon pain
Marc
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